Journée Africaine des Droits de l’Homme : La FIPADHD braque les projeteurs sur les droits des déplacés internes et la protection des droits de l’Homme en Afrique.

C’était le 20 Octobre 2022 au cours des échanges organisés à son siège à Bafoussam, entre les représentants des personnes déplacées internes dans la région de l’Ouest , les OSCs, la presse et les chefs de quartiers.

Toujours aux côtés des personnes déplacées internes depuis la survenue de la crise dite  anglophone, la  Fondation Internationale pour la Paix, les Droits de l’Hommes et le Développement en abrégée FIPAHD leur a consacré une belle plage au cours  de la célébration de l’édition 2022 de la Journée africaine des Droits de l’Homme. Ont pris part à  cette réflexion sur  « des bonnes pratiques en faveur de la réalisation des droits des personnes déplacées internes dans la région de l’Ouest », les représentants des déplacés internes, les organisations  de la société civile, les hommes et femmes de medias, des experts des droits de l’Hommes et les chefs de quartiers;  ceux là  qui  sont au quotidien avec ces compatriotes partis contre leur gré de leurs différentes régions de résidence.

Cinq ateliers ont été constitués afin de mener des  réflexions  plus approfondies sur les contours des droits que doivent bénéficier les personnes déplacées internes (PDI) dans la région de l’Ouest – Cameroun. Il s’agit de l’accomplissement du travail/emploi/ activité par les PDI ; comment les aider à avoir un logement décent dans le respect du contrat de bail ; Comment leur permettre de bénéficier d’une sécurité dans la communauté, des axes de soutien qu’on doit leur apporter afin qu’ils aient des actes de naissance / CNI  et comment encourager l’implication des PDI à la gouvernance ou développement de leur milieu d’accueil.

« Il faut la confiance mutuelle entre les déplacés et les locaux. La malhonnête ne paie pas, tant pour les locaux que pour les déplacés » a fait observer SM Tedjofang Richard, Chef de Djemom 1 qui abrite un bon nombre de déplacés internes. Cette autorité traditionnelle est suffisamment impliquée dans le suivi des PDI installés dans son unité, avec l’accompagnement de la FIPAHD.  Pour  Ulrich Lekomo, l’Assistant à la Coordination Nationale de l’Action pour la Recherche des Appuis aux Initiatives Locales de Développement (ARAILD) « On doit avoir les représentants des déplacés internes  au sein de toutes les communautés qui sont constitués dans les différentes régions, particulièrement la région de l’Ouest.  Permettre aux déplacés internes de s’exprimer valablement à travers leurs représentants qui vont transmettre de façon fidèles les problèmes et préoccupations  majeurs des déplacés internes à  l’endroit des autorités et les pouvoirs publics. Ces représentants  doivent  être impliqués dans toutes les phases de prise de décision en ce qui concerne les déplacés internes. On ne devrait pas prendre des décisions qui les concernent sans les consulter. Il est question  de prendre dès à présent,  des dispositions qui s’imposent afin que les déplacés internes soient regroupés en associations et avoir des représentants qui vont parler en leurs noms »

 

Ces échanges ont été une autre occasion pour les PDI d’exprimer leurs problèmes quotidiens et leurs sollicitations.  Ces desiderata  sont l’éducation des enfants déplacés, des difficultés à se procurer d’un espace pour le petit commerce, d’espace pour  la pratique agricole, la hausse des  prix  du loyer, entre autres. Cette rencontre à l’instar de bien d’autres que la FIPAHD organise, a été bien apprécié  par les PDI« Je remercie Dieu pour cette rencontre et nous prions le gouvernement afin qu’il continue de voir les problèmes des déplacés internes. J’en suis une. Ce n’est pas facile. Je remercie aussi la FIPAHD pour ses initiatives. J’ai beaucoup retenu de cet atelier » Olivier Banteh, représentante des personnes déplacées à cette rencontre d’échanges.

La protection des droits de l’Homme en Afrique.

Le second point au menu de ces échanges a  porté sur  les « Impacts des organes de protection des droits de l’Homme en Afrique », une communication structurée autour des illustrations tirées de quelques  décisions rendues par la Cour Africaine des Droits de l’Homme de des Peuples (CADHP). Une analyse préparée par  le Pr Serges Frédéric Mboumegne Dzesseu, Président Général de la FIPAHD. A cette occasion, elle a été présentée par Thiery Calvin Ngoune, Spécialiste de Droits de l’Homme CSE – FIPADHD. Cet exercice a consisté à questionner l’impact des décisions des  deux organes de protection des droits de l’Homme ; à savoir la Commission Africaine des Droits de l’Homme dont les décisions sont formulées sous forme de recommandations  sur un cas de litige donné ;  et la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples dont les décisions sont applicables. Sauf qu’il a été constaté que le Cameroun n’a pas ratifié la charte Africaine  des Droits et des Peuples, par conséquent ne reconnait pas les compétences de la CADHP, l’un des instruments majeurs de  protection  des droits de l’Homme.   

 

« Ici au Cameroun, nous avons beaucoup à faire pour pouvoir bénéficier des décisions de la justice africaine des droits de l’Homme. Il se passe que le Cameroun n’a pas ratifié la charte relative à cour africaine des droits de l’Homme, cela ne permet pas aux individus de saisir cette cour. Sur le plan national,  les individus victimes de la violation des droits de l’Homme doivent épuiser les voies de recours internes, entre autres conditions pour saisir la commission africaine des droits de l’Homme, laquelle peux renvoyer le dossier à la Cour Africaine des Droits de l’Homme ou pas. On n’a que la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples dont les décisions ne sont pas aussi contraignantes que celles de la Cour. La  FIPAHD et les autres associations doivent se réunir pour mener un travail assidu, allant dans le sens de plaider ou faire pression sur l’Etat du Cameroun, afin qu’il fasse la déclaration d’aceptation de la compétence de la Cour Africaine des Droits de l’Hommes et des Peuples, pour permettre aux individus et aux ONG d’avoir un accès direct au prétoire de la  Cour »  a indiqué Thiery Calvin Ngoune, Spécialiste en Droits de l’Homme auprès de la FIPADHD. Ainsi, pour une dynamique de forces des  OSCs  devant porter un plaidoyer y relatif, une  recommandation a été formulée.

© Alexis YANGOUA

 

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